L’automatisation, fossoyeur de nos emplois… vraiment ?

15/07/2020

15 Juil , 2020 read

En matière d’automatisation, la France est en retard par rapport à ses voisins européens. Les pays nordiques, l’Allemagne, mais aussi la Grande Bretagne et l’Espagne sont en avance par rapport à nous. Plusieurs indicateurs permettent de le mesurer : le nombre limité de centres d’excellence en automatisation chez les acteurs du CAC40, La quasi absence de grands groupes ayant plusieurs plateformes d’automatisation, le taux de pénétration de la technologie dans les entreprises de taille intermédiaire ou encore la maturité et profondeur des roadmaps d’automatisation intelligente grâce à l’apport de l’OCR et de l’intelligence artificielle.

Un pareil retard paraît difficile à entendre chez nos entreprises les plus importantes. Notre frilosité bien connue concernant l’investissement technologique n’explique pas tout : existe-t-il aussi un malaise lié à des préoccupations sociales vis-à-vis de l’automatisation ? Plus clairement l’automatisation serait-elle le nouveau fossoyeur de nos emplois ?

Une peur qui vient de loin

Il s’agit là d’une idée récurrente à chaque bouleversement technologique ou industriel. De l’avènement des machines à vapeur, jusqu’au tsunami digital que nous vivons depuis une décennie. A chaque étape, il y a une remise en question, de la peur de l’angoisse, des impacts ponctuels suivi par une création de richesse beaucoup plus importante qui ouvre de nouvelles perspectives. In fine, le progrès et l’innovation ne sont d’autres que des outils dans les mains de l’Homme. C’est ce que nous en faisons qui fait la différence : réel outil de progrès et de croissance ou simple levier d’optimisation financier “court-termiste”.

Il est néanmoins indéniable que l’ensemble de notre économie – et par conséquence nos jobs – pourrait souffrir de notre retard. En effet, dans une économie mondialisée, l’automatisation est un facteur différenciant à double titre : c’est d’abord un levier de compétitivité redoutable, mais surtout un levier de croissance inespéré. Pensez à tout ce que nous pouvons réaliser tout en maîtrisant nos dépenses. Faire 110% avec 100 ! C’est faisable, car les ROIs des projets d’automatisation sont globalement constatés en moins d’une année : autrement dit les coûts de mise en œuvre sont amortis en quelques mois, avec des coûts récurrents très faibles en comparaison avec les standards de l’IT.

Une opportunité réelle

Se détourner de ce chantier constituerait un handicap majeur pour nos champions à l’international et nous priverait de quelques points de croissance qui nous feraient cruellement défaut en ces temps troubles.

Il y a ensuite le sujet du bien-être au travail. Il est évident que la génération des millennials a bouleversé le rapport au travail : les notions de plaisir et d’accomplissement personnel sont prégnantes. L’automatisation joue dans ce contexte un rôle d’aspirateur de tâches pénibles et à faible valeur ajoutée. Imaginons des robots sur nos postes de travail, qui interagissent avec nous en permanence, qui détectent nos actions en temps réel, et nous proposent un support nous permettant d’aller plus vite sur nos tâches (rédaction et personnalisation de mails, extraction des informations cross applications, pré-saisie automatique de comptes-rendus…). L’impact sur notre confort de travail et notre productivité serait important !

Je n’ai pas de doute que les Français et les partenaires sociaux soient matures et pragmatiques. Ils ont besoin de clarté dans les objectifs et de la clairvoyance dans la méthode. Une roadmap d’automatisation ne peut réussir qu’à condition qu’elle soit fermement accompagnée d’une communication transparente, une conduite du changement bienveillante et volontariste ainsi que des plans de formation ambitieux et audacieux.

Vers un digital plus responsable

Pour finir, qu’en est-il d’un point de vue écologique ? L’automatisation est un outil qui permet de simplifier les systèmes d’information, et par conséquent de réduire l’infrastructure d’hébergement et l’empreinte carbone associée. En couplant cela à une approche de rationalisation et d’urbanisation résolue, il est possible d’optimiser les infrastructures digitales, en faisant du sur-mesure, grâce notamment aux nouvelles architectures modulaires -microservices- capables de gérer automatiquement leur scalabilité. Autant de facteurs favorables au regard de la transition écologique incontournable qui s’annonce.

En définitive, faisons-nous confiance les uns les autres ! Faisons de ce progrès technologique un moyen pour aller plus loin et plus vite dans notre transformation et un levier de plus pour traverser la crise profonde qui nous guette. L’Homme a toujours transformé ces moments charnières en sources de périodes de prospérité. Nous avons en France un talent unique pour réussir des prouesses, notre French flair inimitable !

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